Les territoires réorganisent leurs actions pour attirer les entreprises

Le SIMI, salon de l’immobilier d’entreprise, s’est tenu du 3 au 5 décembre 2014.  Il a été l’occasion pour les communes, communautés d’agglomérations, métropoles… de valoriser des compétences renouvelées et structurées pour attirer et fidéliser les entreprises.

On connait depuis longtemps les leviers d’attractivité économique des territoires, en particulier la localisation géographique, les infrastructures de transport, le bassin d’emploi, l’offre foncière … Ces atouts de premier ordre sont affichés en priorité lors d’actions de communication et de promotion, comme observé sur le SIMI où la part des territoires avoisinait les 35%.

En complément de ce premier niveau d’attractivité économique apparaissent d’autres leviers, tels que la sécurité du périmètre d’implantation, et de plus en plus, son caractère multifonctionnel. Cette condition émane notamment des attentes et des nouveaux usages des salariés, qui souhaitent bénéficier d’un environnement en mesure de répondre à des besoins multiples, ce qui contribue notamment à changer la physionomie des zones d’activités. « Les entreprises veulent savoir comment fonctionne la zone par rapport aux services. On a instauré des lieux de vie dans les zones d’activité, avec conciergerie, restauration collective, covoiturage…» Cergy Pontoise Aménagement. « Les entreprises font de plus en plus attention à la mixité pour leurs salariés, aller dans un quartier avec une vie, c’est la grande tendance aujourd’hui, et les DRH interviennent de plus en plus dans la décision immobilière » Paris Val de Marne.

Mais dans un contexte de baisse des moyens financiers et de concurrence nationale et internationale, les territoires doivent aujourd’hui aller au-delà de ces deux niveaux d’attractivité, pour créer de la différenciation et de l’attachement.

Le rôle des territoires devient ainsi plus visible et structuré. Ils jouent le rôle d’interface et de go between entre les acteurs à travers une « offre de services en ingénierie et de réseau » Ville d’Antony. « En seconde couronne, l’accompagnement des collectivités locales devient de  plus en plus important. Il faut créer des clubs d’entreprises, intervenir autour de la question de la régulation d’horaire… tout ça, c’est un échange entre la collectivité, les services, les chefs d’entreprises qui se développe énormément, les chefs d’entreprises sont de plus en plus en demande de ça…2 entreprises du CAC 40 qui ne se connaissaient pas se sont découverts, elles ont vu qu’elles avaient les mêmes problèmes de gestion » Cergy Pontoise Aménagement.

Le territoire joue aussi rôle d’accueil, d’accompagnement et de conseil aux entreprises : aide aux démarches administratives, à la compréhension des évolutions réglementaires, aux démarches d’extension, au recrutement, à l’information sur des formations… « On aide les entreprises chinoises à comprendre la législation, on fait de l’accompagnement sur le recrutement. Pour le logement, on commence aussi, on met en relation les entreprises avec les gestionnaires » Paris Val de Marne. Cette proximité permet de rester à l’écoute, et d’élaborer des réponses adaptées aux usages et nouveaux modes de travail. C’est ainsi qu’une dizaine d’espaces de coworking se sont développés en moins d’un an dans le Val de Marne.

Les territoires sont également très actifs dans le renouvellement des zones industrielles et zones d’activités, par la consolidation et la modernisation du tissu industriel existant, et la création de pôles d’innovations (Voir encadré). La réussite est en partie basée sur la proximité intellectuelle et les synergies entre les entreprises, les pôles de recherche et les universités. Le territoire est donc à la base du développement d’un écosystème basé sur une ou plusieurs filières (santé, biotechnologie, chimie verte, numérique…).Les territoires constituent donc un pilier majeur dans la dynamique et le renouvellement de l’attractivité économique, et si leur rôle d’accompagnement n’est pas nouveau, c’est bien la façon de le structurer qui se transforme, grâce à une position et une vision à 360° des acteurs et au regard des nouveaux besoins des entreprises.

Développement d’un pôle d’innovation lié à l’image dans la CA de la Porte du Hainaut

L’ancien site minier, fermé depuis les années 1980, accueille le tournage du film Germinal en 1993. Le début d’une série de tournages de films et de films publicitaires, qui finira par ouvrir aux discussions entre la collectivité, les réalisateurs et les sociétés liées à l’image, faisant germer l’idée d’une reconversion du site. Au même moment, l’université de Valenciennes Hainaut Cambrésis, connue pour sa filière images, cherche à rassembler les chercheurs, et à proposer de nouveaux équipements. La CA lance alors un PPP pour investir dans du matériel de pointe, lève des fonds européens et régionaux, et les investisseurs, frileux au départ, s’engagent dans le projet. Pour que les équipements soient utilisés à 100%, la CA s’oriente vers le développement de l’immobilier d’entreprise pour attirer des acteurs économiques qui auront besoin non seulement du matériel, mais aussi de louer des salles de projection, d’utiliser des laboratoires… La première phase et les premiers bâtiments seront livrés en 2015, et la volonté finale est de permettre aux habitants de se réapproprier le site. Un exemple réussi de pôle mixant des enjeux de recherche, d’innovation, de développement économique, et à terme de tourisme.

Twitter
LinkedIn

 

 

Please follow and like us:

Related Posts

Leave A Reply